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Situées à une dizaine de Kilomètres de Bafoussam dans la région de l’Ouest, non loin du carrefour Dschang, au niveau de l’embranchement qui mène, d’une part à Dschang et d’autre part, à Bamenda, Les Chutes de la Metche ont une dimension historique :
Les colons français réprimaient la lutte menée par les maquisards de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) en les précipitant au bas des chutes. La hauteur, la puissance des eaux et l’impact de la chute sur les rochers ne donnaient aucune chance de survie aux victimes, et leurs corps étaient entraînés par les eaux.

Mais un événement devait mettre fin à cette barbarie : le 12 septembre 1957, le nommé Fossi Jacob qui marchait vers son triste sort demanda à se confesser à son bourreau, le gendarme André Houtarde. Dès que ce dernier s’approcha de lui, il l’empoigna et plongea avec lui dans l’abime.

Est-ce qu’il y a un lien avec toutes les cérémonies rituelles qui se déroulent sur le site à longueur de journée? Il est dit que toutes les familles dont les membres ont disparu sans laisser de traces durant cette période trouble viennent y faire des sacrifices. D’autres viennent sur place pour « laver la malchance ». C’est pourquoi, dès l’entrée sur le site, on trouve du sel, de l’huile, le jujube et bien d’autres produits qui ont été répandus sur le sol ( aux abords des escaliers) par des NKAMSI et NGUISSI (prêtres et prêtresses traditionnels) en faveur des ceux qui en font la demande : Les Chutes de la Metché sont aussi un lieu de purification.

L’accès au pied des chutes est aujourd’hui facilité par des escaliers aménagés, mais qui s’arrêtent à une distance respectable, permettant néanmoins aux visiteurs de contempler les chutes. Pour être au contact de l’eau à cet endroit et avoir accès à la grotte, une échelle a été descendue, qui permet surtout aux marabouts et exorcistes accompagnés de leurs clients d’aller au-delà. C’est une fois descendu de cette échelle que commence l’univers du mystique. Les cérémonies doivent se passer en pleine nuit, discrétion oblige. Pour parachever l’œuvre de purification commencée dans ces eaux de la Metché, de nombreuses personnes repartent avec des bidons d’eau.


