A deux jours du lancement des hostilités du Championnat des nations de football, les amoureux de la balle ronde sont plongés dans le doute par un coup de semonce des bandes armées engagées dans la crise à majorité anglophone au Cameroun. Ce 14 janvier 2021, une forte explosion a mis hors circuit plusieurs véhicules, non loin de Bota Middle Farms, à Limbe, département du Fako, région du Sud-Ouest Cameroun. L’explosion a eu lieu à proximité du stade omnisports de Limbe, où vont se disputer plusieurs rencontres du CHAN. Aucun mort n’a été signalé, mais ce n’est en rien le fruit du hasard tant l’acte terroriste a été revendiqué par le gouvernement de l’État fantôme d’Ambazonie et précisément par une branche armée dénommée les « Fako Action Forces ».

L’attaque est en réalité la matérialisation d’un avertissement lancé le 6 janvier par les leaders de la république imaginaire de l’ambazonie au gouvernement camerounais, ainsi qu’aux instances internationales et mondiales du football. « l’ensemble du territoire de l’Ambazonie, y compris Limbe, est une zone de guerre et n’est accessible pour aucun match international en ce moment », avait prévenu le président par intérim de la république imaginaire de l’ambazonie, Samuel Ikome Sako dans une correspondance adressée au président par intérim de la CAF, Constant Omari. Le leader sécessioniste invitait la CAF à « surseoir à l’organisation du CHAN à Limbe » dans le Sud-Ouest du Cameroun. Une missive qui est restée lettre morte jusque-là. Avec l’échéance qui se précise, les ambazoniens ont voulu montrer leur capacité à troubler la fête.
Yaoundé n’a pas encore réagi par rapport à l’explosion. Mais il apparaît clairement que l’avertissement n’est pas à négliger. Les groupes armés sont de plus en plus actifs et violents. Dans le Nord-Ouest ils ont conduit, le 6 janvier, une violente embuscade contre un important contingent de soldats qui escortaient le préfet de la Momo. Quatre militaires et une journaliste y ont péri. L’objectif des séparatistes est connu, ils entendent empêcher la tenue des rencontres comptant pour le CHAN dans cette partie du pays. La nature des avertissements en dit long sur ce à quoi on peut s’attendre lorsqu’on sait leur force de nuisance.

Il y a donc fort à craindre pour les équipes de la poule D du CHAN, composées de la Zambie, de la Guinée, de la Namibie et de la Tanzanie. La première rencontre dans cette ville est prévue le 19 janvier entre la Zambie et la Tanzanie. La grande inconnue c’est la nature et l’ampleur de l’acte que vont prendre pour empêcher la tenue de la compétition tel qu’ils la souhaitent.
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