
Dans un décret signé le 16 février 2021, Paul Biya ordonne au ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire de signer une convention de crédit avec la Standard Chartered Bank of London et BPI France Export d’un montant de plus de 55 milliards FCFA pour financer le projet de finalisation des travaux du complexe Olembe à Yaoundé . Le chef de l’Etat intervient alors que Magil, le constructeur canadien, fait face à d’énormes tensions de trésorerie pour achever la finition de cette infrastructure sportive.
Début février, la société a annoncé qu’elle attendait 17 milliards de FCFA pour terminer le chantier. Nous rappelons que le 29 novembre 2019, le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouellé Kombi, a signé une note mettant fin au contrat avec Gruppo Piccini, une société italienne anciennement responsable de la construction du stade Olembé, pour le compte de Magil. L’entreprise canadienne a donc dû terminer les travaux.
Dans une interview accordée à CRTV, les médias publics, le 3 décembre 2019, Franck Matière, Le représentant de Magil au Cameroun a confié que «Magil devait financer à 100% les activités du complexe sportif d’Olembé. Cela signifie qu’une fois l’accord de financement et l’accord contractuel signés, Magil, conformément à la réglementation en vigueur, tire au niveau de la banque internationale, mais le trésor public et les fonds publics ne sont jamais appelés car nous assurons un financement à 100%. ».
Malheureusement, cela ne s’est pas déroulé comme prévu, apprend-on de l’entreprise. Pour ces travaux, l’activité de trésorerie n’interviendrait qu’après la livraison complète de l’infrastructure. Il s’agissait pour l’entreprise de déployer sa trésorerie pour le premier mois, en attendant le soutien opérationnel du Cameroun et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Magil est pleinement engagée dans la fourniture des infrastructures et s’engage à adhérer aux contrats commerciaux liant les financements internationaux à l’Etat du Cameroun puisqu’elle est désormais devenue son représentant pour ce type de négociation pour les travaux de développement d’Olembé.
Mais avec la contre-campagne de Piccini au niveau international, apprend-on, les portes du financement ont été fermées et Magil n’a pas été en mesure de lever des fonds pour ce projet. L’entreprise canadienne se trouve soudainement confrontée à d’énormes tensions de trésorerie et ne peut plus financer les travaux avec ses propres ressources. Elle s’est donc tournée vers l’Etat, qui mobiliserait des fonds de contrepartie de près de 7 milliards FCFA. Il y avait aussi un problème de levée de près de 10 milliards de FCFA auprès des banques locales, et l’Union Bank of Africa (UBA) était prête à débloquer les 17 milliards de FCFA nécessaires à l’achèvement du complexe sportif.
Mais Paul Biya a demandé plus d’argent en se tournant vers des partenaires financiers étrangers. En attendant, on apprend que le complexe, un stade de 60000 places, un complexe commercial, un hôtel de 70 chambres, une piscine olympique, un gymnase, des terrains de tennis, de basket-ball, de handball et de volley-ball évolue dans ses packages technologiques en attendant achèvement de la piste de course avec la pose du tartan.
« Tant que nous réalisons des lots de travaux technologiques qui nécessitent l’intervention de grues, nous ne pouvons pas terminer le processus », nous informons le ministère des Sports. Nul doute que cette nouvelle dette augmentera la facture de ce complexe, qui s’élèverait à environ 217 milliards FCFA avec le contrat Magil, contre 166 milliards FCFA initialement prévus avec PICCINI. Les observateurs affirment que ce complexe, dont la première pierre du stade a été posée il y a 12 ans, est le plus cher d’Afrique.