
CAMEROUN :: De la revendication à la négation de la démocratie.(Notre cours de science politique) :: CAMEROON
Chaque Etat a pour mission régalienne d’assurer le bien être de ses populations et la souveraineté de l’espace géographique dans lequel ces populations vivent. Pour ce faire, ceux qui sont en charge du gouvernement dans cet État, édictent un ensemble de règles de gouvernance pour assurer le confort et la sécurité pour tous ceux qui vivent dans cette société.
Le latin affirme: Ubi Societas, ibi Jus, ce qui signifie que c’est chaque société qui édicte ses lois. Or aujourd’hui ce principe latin semble être contredit par la pratique internationale. Il y a comme une revendication occidentale des règles démocratiques communes à travers la signature des accords entre les États, sur les droits de l’homme, sur la lutte contre le blanchiment d’argent ou contre le terrorisme, sur les droits des homosexuels etc. Une sorte d’exigence d’une démocratie universelle contre le principe fondateur des sociétés humaines.
Dans l’état de nature, l’homme vit « libre »comme les animaux dans la forêt où règne la loi de la jungle: le plus fort se nourrissant des plus faibles. Et l’homme est un loup pour l’homme. Chacun dans un tel cas, devrait créer sa propre route, sa propre adduction d’eau potable, électricité, assurer soi-même sa propre sécurité etc.
Mais en acceptant de vivre ensemble dans une même société, les hommes signent ainsi tacitement le contrat social et acceptent ipso facto de payer une contribution, qu’on appelle Impots ou taxes, destinées à assurer leur sécurité contre les agressions, à construire les infrastructures communes et toute sorte de services. De sorte que ceux qui ne s’acquittent pas de ces contributions et qui utilisent les infrastructures communes volent l’ensemble de la société. C’est pourquoi, il faut un gouvernement qui Cordonne tout cela et veille à ce que chacun paye son droit de cité, sa contribution pour la construction du pays commun. C’est pourquoi un gouvernement est créé dans un État républicain ou comme hier, dans un royaume.
Mais les événements récents dans le monde tendent à laisser penser que ce mode de gouvernance et de vivre ensemble dans une société est contesté. Tout se passe comme si les gens revendiquent le droit de retourner à l’état de nature. Personne ne veut payer d’impôts. Pire les peuples prennent tous les motifs, souvent erronés pour refuser de contribuer aux efforts de construction commun. Ceci est plus visible dans la partie du monde qui pratique le capitalisme où on a l’impression que les populations veulent agir directement à la place du gouvernement auquel elles tentent de se substituer.
Cela a commencé insensiblement par les revendications de la création de la SOCIÉTÉ CIVILE qui exige de retirer une partie des attributions des pouvoirs centraux pour agir directement elle-même. Ainsi avons-nous assisté à la création de toute sorte d’ONG agissant comme le gouvernement ou se substituant à lui pour agir, notamment en matière des droits de l’homme où ils vont jusqu’à s’ériger en arbitres des actions gouvernementales en lieu et place des parlements élus. On a entendu ensuite les revendications fédéralistes voire sécessionnistes et maintenant la décentralisation. Tout cela vise à amoindrir le pouvoir central au profit des peuples qui veulent gouverner directement eux mêmes.
Et ce n’était qu’une première étape, car aujourd’hui une autre étape dissimule une révolution des peuples à la conquêtes des nouvelles bastilles que forment l’oligarchie dans les Républiques qui ont remplacé les royaumes. On assiste à des revendications populaires au nom de la démocratie mais qui foulent aux pieds toutes les exigences de la démocratie et honni ses règles.
Les événements récents aux usa s’inscrivent dans cette logique de contestation du mode de gouvernance démocratique et ce, au nom de la démocratie. La violence semble s’inscrire dans le mode d’expression de la démocratie. Comme hier lors de la prise de la bastille à Paris, des hordes humaines ont envahi et saccagé le Capitole, haut lieu d’expression de la démocratie libérale et élective comme étant le symbole de la démocratie. C’est à cet endroit que siège le peuple représenté par ses élus, lesquels ont été délogés par le même peuple qui les a élus.
Le même phénomène s’est passé après les élections Présidentielles au Cameroun où on a assisté, ahuris, et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, à l’assaut des ambassades du Cameroun à Berlin, Bruxelles, Paris et Washington par une horde de personnes revendiquant la démocratie. On a pensé, dans le monde, qu’il ne s’agissait que d’une horde de sauvages en guenilles ! Leurs semblables du capitole ont démenti cette vue, raciste apriori, et on est obligé d’utiliser d’autres clés de lecture pour interroger le phénomène.
Le troisième événement qui interroge sur le mode de gouvernance actuellement pratiqué sous l’appellation de la démocratie est le phénomène des gilets jaunes. Une marée humaine en colère a envahi, cassé et incendié les magasins sur les champs Élysées, lieu d’orgueil de la démocratie et de la puissance française ! Elle revendiquait, au nom de la démocratie, et sous des prétextes masqués, le départ d’un président élu au suffrage universel.
Alors ces trois éléments interrogent sur l’exigence actuelle des peuples. Donnez lui la main il prend le bras, est-on tenté de dire.
Les peuples, toujours insatisfaits, semblent revendiquer le droit de gouverner eux mêmes à la place des gouvernants.
Mais quel peut être le sort d’un véhicule conduit par plusieurs chauffeurs? Est-ce qu’il est dans l’intérêt des peuples et de L’Etat de laisser la gouvernance à la populace ? Est-ce que la revendication du « Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » est possible ? Cette définition de la démocratie donnée par Abraham Lincoln n’a rien de scientifique au regard de la science politique et apparaît comme illusoire sinon illusionniste. Aucune démocratie ne peut revêtir cette forme car dans tous les regroupements humains il y a une oligarchie qui se dégage. Dans l’assaut du Capitole aux usa, il y’a ceux qui se sont distingués au milieu de la foule hurlante. De même à Berlin, ce n’est pas le plus intelligent qui conduit la meute. Il faut se souvenir que la révolution française a révélé ROBESPIERRE qui s’est distingué du lot des révolutionnaires. La suite on le sait, même si on en parle peu, honteusement et en se cachant: Robespierre a instauré, après la révolution française, qui avait pour objectif de libérer le peuple français de la dictature du Roi, un règne qui est entré dans l’histoire sous l’appellation de TERREUR. Et d’où provient l’expression Terrorisme.
Ce règne de la terreur a commencé par la décapitation à la guillotine du Roi Louis XVI, dont la mort donnera le nom de Louison à cette machine de mise à mort appelée Guillotine. Robespierre donnera ensuite la chasse aux royalistes et fera massacrer des centaines de personnes, sinon des milliers, à travers la France, toutes les personnes ayant soutenues le Roi seront passées par le fil tranchant de la guillotine. L’entourage de Robespierre, terrorisé par sa propension à verser du sang et craignant leur tour d’avoir la tête tranchée, finira par le faire arrêter et guillotiner à son tour.
D’où l’on voit que les leaders d’une révolution finissent par être dévorés par ladite révolution. Mais l’on voit aussi que les révolutionnaires instaurent toujours un régime de terreur qui est incompatible avec l’intérêt du peuple au nom duquel la révolution est faite. Nous pouvons illustrer cela par le sort qui a été réservé à certains français à la sortie de la deuxième guerre mondiale. Lorsque le Maréchal Pétain avait signé la reddition avec l’Allemagne hitlerienne, le général de Gaule était entré en rébellion contre lui et, réfugié à Londres, organisa la résistance française contre les allemands. Il fut condamné à mort par contumace par l’administration petainiste pour cet acte de rébellion.
À la fin de la guerre qui consacra la victoire du général de gaule, les partisans du Maréchal Pétain furent traités de « Collabo » et maltraités. Les femmes qui avaient entretenu des relations coupables avec les soldats allemands eurent le crâne rasé et défilèrent dans les rues de Paris sous les moqueries des vainqueurs.
D’où l’on voit que les vainqueurs instaurent généralement la terreur après la victoire et ceci n’est pas toujours dans l’intérêt du peuple.
Mais attardons-nous sur l’intérêt du peuple. Cet intérêt est intimement lié à la souveraineté du terroir géographique qui abrite ce peuple et commande toute sorte de sacrifice utile. Nous avons constaté que la démocratie qui consiste à l’exercice du pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple est une chimère. Une telle démocratie est dangereuse pour le peuple et pour le pays. La deuxième guerre mondiale nous enseigne aussi qu’un peuple déterminé à recouvrer sa souveraineté face à l’ennemi de l’extérieur et qui s’unit autour du leader l’emporte toujours. Le Maréchal Petain avait déjà été vaincu et vivait en quelque sorte prisonnier dans une France occupée par les forces armées ennemies. Un prisonnier ne peut signer de contrat puisqu’il n’est pas libre. Et c’est pourquoi le général de gaule a bénéficié du soutien des français (et des africains) pour libérer la France.
Une fois au pouvoir le Général de gaule a instauré un pouvoir fort qui a fait rayonné la France dans le concert des nations. Un pouvoir fort profite à l’ensemble du peuple et cimente la souveraineté et la respectabilité d’un état. Et pour ce faire il est primordial, me semble-t-il,que le peuple soit uni derrière le gouvernement pour affronter l’adversité extérieur. L’exemple d’une fourmilière est assez indicative du mode de gouvernance que propose la nature aux hommes: des fourmis soldats aux ouvriers,
chacun joue son rôle autour d’une Reine procréatrice, dans une société qui semble mieux organiser que la nôtre.
Une correction du mode de gouvernance ancien et royal semble nécessaire comme réponse aux revendications de gouvernance populaire qui se cachent derrière les événements décrits supra. L’enjeu mondial pour la souveraineté des États est de construire un peuple rempart de son indépendance. Un peuple uni autour de son armée et du gouvernement. Les kamikazes japonais sont mondialement réputés dans le patriotisme pour la souveraineté de leur pays. Sans aller jusque là et toute proportion gardée, la réponse aux revendications actuelles peut être recherchée dans l’endoctrinement des populations pour les déformâter des doctrines capitalistes coloniales et réformateur leur cerveau délavé par les idéologies prédatrices extérieures. Et il y a urgence à cela car l’Afrique est la convoitise mondiale des autres puissances. Elle est la seule qui dispose, en ce moment, de tout ce que les autres n’ont pas et dont ils ont besoin pour leur propre survie.
L’Afrique court le risque de la RECOLONISATION déjà en marche dans les pays africains qui nous entourent. Quand le feu prend chez le voisin, apprête de l’eau pour éteindre l’incendie que le vent va pousser chez toi, si tu ne veux pas aider le voisin à éteindre l’incendie chez lui.
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