
Publié le 21.01.2021 à 11h49 par Christian Djimadeu
Après le préfet du département des Hauts plateaux, Yapen Ousmanou qui accuse le roi des Bamendjou, Sa Majesté Jean Rameau Sokoudjou d’inciter les populations à la révolte et à l’insurrection, le ministre de l’Administration territoriale demande aux gardiens des us et coutumes de la région des montagnes, de se détourner de la politique pour se consacrer à l’agriculture.
Paul Atanga Nji en a marre de voir et lire les prises de position des chefs traditionnels de l’Ouest sur la marche du Cameroun. Au cours d’une rencontre le 20 janvier 2021 tenue avec ces derniers dans la salle des actes des services du gouverneur, le ministre de l’Administration Territoriale leur a demandé de se détourner de la politique pour se consacrer à l’agriculture.
«Au lieu de parler de politique, donnez des idées sur l’agriculture», a lancé le Minat dont les propos sont reportés dans les colonnes du quotidien le Messager. Selon ce journal, la déclaration du ministre Atanga Nji a suscité des grincements de dents à travers des chahuts dans salle. Ce qui n’a pas freiné l’élan du membre du gouvernement. «Les chefs doivent accompagner le gouvernement. Le travail des chefs n’est pas d’écrire des mémorandums (…) Le chef de l’Etat, Son excellence Paul Biya a fait preuve de largesse en vous permettant de bénéficier d’un salaire», a-t-il rappelé.
La veille de cette rencontre, le préfet des Hauts plateaux transmettait une nouvelle mise en garde au roi des Bamendjou, Sa Majesté Jean Rameau Sokoudjou, après celle de juillet 2020. « En dépit de ma mise en garde […] vous continuez à agir en marge des textes en vigueur, au travers des propos de nature à mettre en péril la stabilité des institutions républicaines et la légitimité de celui qui les incarne (…) Toute nouvelle sortie cybernétique ou médiatique intempestive de votre part, au mépris du respect de l’Etat de droit et des institutions de la République, vous exposera à la rigueur de la loi».», prévient le préfet Yampen Ousmanou.
Le Chef Bamendjou n’a cesse de remettre en cause la gouvernance du Cameroun. Il demande régulièrement au chef de l’Etat Paul Biya à travers des textes publiés sur les réseaux sociaux, de passer la main au vu de sa longévité au pouvoir (38 ans), son âge (87 ans) et la situation du pays caractérisée entre autres par des conflits sécuritaires et le niveau élevé de pauvreté. Pour le gouvernement, le monarque de 81 ans a mieux à faire dans sa communauté.