
Publié le 30.11.2020 à 16h58 par Jean Christian Nselel
Ces propos de Djaïli Amadou Amal font émerger l’âme engagée de l’auteure qu’elle est. Si le prix Goncourt 2020 lui échappe, elle aura tout au moins réussi à donner plus d’écho à son combat contre les violences faites aux femmes dans le septentrion.
La finaliste du Prix Goncourt 2020, Djaïli Amadou Amal a tenu en haleine de nombreux amoureux des lettres avant qu’ils ne soient désillusionnés ce lundi, par un jury qui donne finalement le français Hervé Le Tellier, auteur du roman “l’Anomalie”, vainqueur du prix.
Alors que pour certains ce prix était capital, une interview de l’auteure laisse apparaître chez elle, un détachement vis-à-vis des distinctions individuelles même si elle reconnaît leur valeur.
Pour elle, le plus important est la cause qu’elle défend dans ses oeuvres à l’instar de son roman intitulé « les Impatientes ». C’est d’ailleurs ce dernier qui lui a valu sa participation au prix Goncourt 2020.
Les Impatientes traite « des violences faites aux femmes, des violences sous plusieurs formes, le mariage précoce et forcé comme violence, le viol conjugal dont on ne parle pas souventet qui est un sujet pratiquement tabou dans notre société, les violences physiques, les violences psychologiques, la polygamie comme violence morale » indique-t-elle dans un interview
Ce roman qui a connu une forte médiatisation le temps des finales du prix Goncourt 2020 va donner une nouvelle vie à la lutte contre les violences faites aux femmes et le mariage précoce ou encore le mariage forcé au Cameroun.
Selon un rapport de l’Unicef sur le Cameroun qui date de 2016, 13% des filles sont mariées avant 15 ans et 38% avant 18 ans et la majorité des filles mariées avant 18 ans provient des mariages forcés et précoces.
Ces données motivent Djaïli Amadou Amal qui, à travers son association « Femme du Sahel » continue le plaidoyer pour la protection et l’émancipation de la femme.