Le constat est clair. La démographie galopante couplée à l’urbanisation incontrôlée ont rendu la gestion des ordures ménagères complexe poussant les communes à renforcer leurs dispositifs avec notamment l’opération de pré-collecte des ordures ménagères. Bien que la mesure n’est pas implémentée de manière systématique dans tous les quartiers des villes, elle qui consiste au ramassage 2 à 3 fois dans chaque ménage par les agents de la commune, contre le paiement de la somme de 1000 FCFA par mois, n’a véritablement pas permis de débarrasser les villes de ces tas d’ordures que les populations déplorent sur la voie publique. Ainsi, de nombreux ménages ont développé des pratiques diverses et variées, surtout dans les zones enclavées des quartiers populaires et précaires pour écouler les déchets. Ils procèdent alors au déversement de leurs ordures dans les canalisations d’eaux. Ce qui concourt aux inondations lors des saisons de pluies.
Lire aussi : Hygiène et salubrité : N’djamena et Niamey redevables de plus de 2 milliards à Hysacam
Pour Hysacam, la solution à cette problématique réside dans la révision à la hausse du tonnage négocié avec l’Etat. Car, selon elle, son cahier de charges l’impose une collecte d’ordures de 1300 tonnes par jour. Or, Douala et Yaoundé à elles seules, produisent la quasi-totalité de ce tonnage. La société d’hygiène et de salubrité du Cameroun estime d’ailleurs qu’elle est sous-exploitée. « Les différentes mesures de gestion des déchets ménagers prises par les autorités semblent toujours ne pas suffire. Et même la pré-collecte, dont la généralisation s’opère sur le terrain, n’est pas rassurante. Les quartiers spontanés et les périphéries des métropoles demeurent engorgés par des tas d’immondices, et des décharges sauvages. Les autorités devraient revoir à la hausse le tonnage d’ordures négocié avec le prestataire Hysacam », indiquent les responsables d’Hysacam. Laquelle précise que « à Douala où le seuil de 2000 tonnes de production de déchets ménagers par jour a été atteint depuis 2018, les autorités de la ville ont affecté cette année-là, de enveloppe de 600 millions de FCFA à l’opération de pré-collecte. À Yaoundé le dernier cas en date se situe dans le 3e arrondissement. Ici une opération de pré collecte des ordures ménagères a été lancée le 30 mai 2022 dans les quartiers Ahala 2 et Mvog-Ntigui ».
Lire aussi : La dette de l’Etat vis-à-vis d’Hysacam croît de 23,5% au 1er trimestre 2022
Pour l’heure, les regards sont rivés vers les autorités pour l’adoption d’un mécanisme mieux adapté pour le ramassage d’ordures.
Lire aussi : Hygiène et salubrité : l’insolvabilité de l’Etat et la crise de carburant plombent les activités d’Hysacam
