
Améliorer la protection des journalistes, lutter contre les menaces et autres violences à leur endroit, telles sont les missions de cette plateforme novatrice mise en œuvre conjointement par l’UA et UNESCO sous l’appellation Safety of Journalists in Africa. La cérémonie de lancement de la plateforme a eu lieu, par visioconférence, sous la présidence conjointe de Cyril Ramaphosa, président de l’Union Africaine (UA), Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO et Jamesina King, de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. Safety of Journalists in Africa va précisément assurer la surveillance des menaces pesant sur l’intégrité physique ou la sécurité des journalistes et d’autres acteurs des médias; des menaces envers la confidentialité des sources des journalistes ou contre l’intégrité physique et la sécurité de celles-ci du fait de leur collaboration avec les journalistes et les médias; les défenseurs ou organisations des droits de l’Homme; ainsi que des restrictions à la liberté de la presse, à l’instar des l’intimidation de la part des autorités judiciaires et politiques.
La plus-value de ce réseau est qu’il permettra également de lutter contre l’impunité, notamment à travers des synergies entre les parties prenantes, qui vont contraindre les auteurs des violences envers les journalistes et à répondre de leurs actes. En outre, la plateforme sera un outil de mise en avant des actions de l’Union Africaine, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), l’Architecture africaine de gouvernance (AAG), la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples), des organisations de la société civile, ainsi que des réseaux de médias et des partenaires de développement, en partenariat avec l’UNESCO.
Une plateforme qui intervient dans un contexte hautement difficile. Selon le récent bilan annuel de l’organisation Reporters sans frontières, en 2020, 50 journalistes ont été tués et près de sept sur dix l’ont été dans des pays en paix et non des zones de guerre. 53 journalistes avaient été tués en 2019. L’organisation indiquait qu’entre 2003 et 2017, 1035 journalistes ont été tués de par le monde, à côté de plusieurs milliers impunément torturés ou dénigrés dans pour l’exercice de leur profession.