
Deux bouteilles d’eau de la marque Supermont et de graves disparités sur l’étiquette. Sur la première, l’on peut lire « embouteillée à Muyuka » ; tandis que sur la deuxième, il est plutôt écrit « embouteillée à Muyaka ». Le premier nom correspond avec celui d’une localité du Sud-Ouest, non loin de Buea, où a effectivement lieu l’embouteillement de l’eau minérale Supermont. La deuxième bouteille dont le nom ne correspond à aucune localité connue du Cameroun suscite la polémique depuis 48 heures sur les réseaux sociaux : elle est, d’après les internautes, une version frelatée. Les alertes à la contrefaçons inondent la Toile, qui appellent les consommateurs à faire attention à l’eau de cette marque qu’ils achètent dorénavant. Pour dépassionner le débat et limiter les dégâts quant aux conséquences de cette mauvaise campagne sur l’image de marque de son produit, l’entreprise Sources du pays, propriétaire de la marque Supermont, a publié ce jeudi un communiqué pour démentir toute contrefaçon sur ses produits présents actuellement sur le marché. En clair, toutes les deux bouteilles sont authentiques.
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A en croire la direction, le problème d’orthographe sur les deux étiquettes est lié à une erreur de frappe de l’un des imprimeurs de l’entreprise. Cette erreur « n’a malheureusement pas été détectée par nos services qualité », explique le top management. Qui assure avoir pris des dispositions en vue du retrait des lots d’étiquettes concernés.
Cette explication ne tient pas la route pour nombre d’internautes et experts en communication, pour qui, à travers cette sortie, la société voudrait avant tout s’assurer de ne pas démobiliser sa clientèle embarrassée par la polémique. Sauf qu’elle vient plutôt amplifier la confusion. En effet, au-delà du problème d’orthographe, il se pose un réel problème de typographie sur les étiquettes avec des caractères différents sur les deux bouteilles.
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La sortie de Sources du pays jette d’autant plus la confusion dans l’opinion qu’elle nie implicitement le phénomène de la contrefaçon qui gangrène le secteur des boissons au Cameroun, et particulièrement celui des eaux minérales. En 2021, Anne Féconde Noah, femme politique proche du député Cabral Libii dénonçait une grave atteinte à la santé publique par les réseaux de contrefaçon, qui pullulent du fait de l’inertie des pouvoirs publics en matière de contrôle de qualité des produits mis sur le marché. Les associations des consommateurs n’ont de cesse d’alerter sur l’existence sur le marché de bouchons scellés, qui favorisent la contrefaçon, et d’exiger une enquête des ministères en charge de la Santé publique et du Commerce à propos.
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Pour mémoire, Sources du pays, propriété du Libanais El Saheli, est le leader du secteur des eaux minérales au Cameroun, avec plus de 60% des parts du marché depuis 2016 année à laquelle il rachète la marque O’pur appartenant jadis au Camerounais Nana Bouba.