
Ces thèmes sur lesquels l’attente du message du Chef de l’État à ses jeunes compatriotes est forte, au lendemain du CHAN et à la veille d’un 11 février sans défilé pour cause de COVID-19.
Conformément à une tradition qu’il respecte toujours, le Président Paul Biya va, en principe, s’adresser ce soir aux jeunes camerounais. La parole présidentielle a dès lors une valeur d’orientation et de cadrage. Elle aura clairement cette fonction lorsque le Président de la République s’adressera à ses jeunes compatriotes ce soir. Comme lors de la dernière de la Fête Nationale, la Fête de la Jeunesse ne connaitra pas de défilé ce 11 février 2020. La pandémie du COVID-19 a, une fois encore, imposé ses restrictions. Le Chef de l’État saura donc trouver les mots pour transmettre malgré tout son optimisme du message de fin d’année à une jeunesse qui connait déjà les effets de la COVID-19. Le système de mi-temps appliqué dans les lycées ralentit déjà la couverture des programmes scolaires. Au-delà, le quotidien des jeunes camerounais subit aussi des effets néfastes dans la dimension festive et récréative.
La CAN après le CHAN
La parole présidentielle tombe surtout à pic au lendemain du championnat d’Afrique des Nations de Football Cameroon 2020. Elle doit notamment boucler le premier épisode d’une biennale que le Cameroun consacre à la jeunesse footballistique du continent. Reporté pour cause de COVID-19, le CHAN 2020 a bel et bien eu lieu. Conscient du contrat bien rempli par l’Etat, le Président de la République n’a qu’un vent favorable. Va-t-il s’exprimer sur l’aventure des Lions A’ dans cette compétition? Aura-t-il plus tendance à mobiliser la nation autour de la CAN 2021 qui arrive dans 11 mois? Le premier supporter des Lions Indomptables n’a eu de cesse de créer un cadre propice à la performance durable du football camerounais. N’est-il pas déjà à l’origine de l’actuel championnat professionnel au Cameroun ? N’a-t-il pas créée également l’Académie Nationale de Football ?
Au-delà du COVID-19
Il y a un an, le message présidentiel explorait déjà les promesses de la décentralisation. Malgré la COVID-19, la mise en place des conseils régionaux est désormais effective. On peut mieux qu’hier envisager la matérialisation des attentes pour les jeunes. L’insertion socio-professionnelle des jeunes reste ainsi une préoccupation. La violence n’a pas encore disparu de l’environnement national (l’assassinat des élèves à Kumba à la rentrée d’octobre 2020 fait écho à la scène du jeune enseignant de mathématiques poignardé justement en janvier 2020). Les questions morales et civiques restent donc à l’ordre du jour. Comment convaincre les jeunes camerounais à ne pas s’engager contre leur pays? Comment résister à l’appel de la migration clandestine ou de la consommation des drogues?
Elvis Mbimba