
Ils répondent de leurs actes dans une conspiration visant à financer les groupes terroristes et à apporter un soutien matériel à des enlèvements de personnes ainsi qu’à l’utilisation d’armes de destruction massive dans un pays étranger.
Ce sont le procureur général adjoint Matthew G. Olsen, de la Division de la sécurité nationale du ministère de la Justice, la procureure Teresa A. Moore, du District ouest du Missouri, le Directeur adjoint du FBI Robert R. Wells et l’agent spécial responsable Charles A. Dayoub, du bureau local du FBI à Kansas City qui ont rendu la décision publique ce lundi 28 novembre 2022, après le verdict du grand jury fédéral à Kansas City dans l’Etat américain du Missouri. Agés respectivement de 40, 46 et 49 ans, les inculpés résident dans trois Etats différents (Missouri, Minnesota et New-York). L’acte d’accusation qui les incrimine comporte 4 volets.
L’acte d’accusation
L’acte d’accusation fédéral stipule que :
– Claude N. Chi, 40 ans, Francis Chenyi 49 ans , et Lah Nestor Langmi, 46 ans (les accusés) ont soutenu et levé des fonds pour les terroristes au Cameroun depuis le 1er janvier 2018;
– Ils ont, chacun, occupé des postes de haut niveau au sein d’une organisation qui a soutenu et dirigé le groupe terroriste militant connu sous le nom de « Forces de restauration ambazonienne » et d’autres terroristes dans la région du Nord-Ouest du Cameroun;
– Ils ont sollicité et collecté des fonds pour l’achat d’équipements, de fournitures, d’armes et d’explosifs destinés à être utilisés dans des attaques contre le personnel, les forces de sécurité et les biens du gouvernement camerounais, ainsi que contre d’autres civils censés soutenir le gouvernement;
– Ils ont conspiré avec d’autres personnes, pour kidnapper des civils au Cameroun et les retenir contre une rançon.
Leurs actions auraient donc permis de lever 350.000 dollars américains (un peu plus de 221 millions de Fcfa).
Financement des enlèvements
Arrêtés par le FBI, ces trois américains d’origine camerounaise ont utilisé les fonds pour financer des enlèvements afin d’obtenir des rançons. Des personnalités des régions anglophones ont été les victimes de cette série en 2020. Les plus notables sont le cardinal Christian Tumi et Sehm Mbinglo, chef traditionnel du peuple Nso dans le Département du Bui, Région du Nord-Ouest du Cameroun. Les deux hommes avaient été libérés quelques jours plus tard. De son vivant, et ce malgré le kidnapping, le cardinal Christian Tumi, décédé en 2021, avait entrepris une médiation entre le gouvernement et les terroristes, sans succès.
Les accusés encourent une peine maximale de 15 ans de prison pour soutien matériel, de trois ans de prison pour réception d’argent provenant d’une demande de rançon et de 20 ans de prison pour complot de blanchiment d’argent. L’enquête est en cours.