La sonnette d’alarme a été tirée au cours de la restitution des résultats de l’étude sur le développement de cette monnaie au Cameroun par le ministère des Finances ce 24 août à Yaoundé. Les travaux ont notamment fait ressortir qu’il s’agit d’une activité illégale.
La crypto-monnaies est une transaction numérique qui s’inscrit dans le cadre de la digitalisation des opérations financières. En effet, elle est associée à d’autres produits financiers basés sur le système pyramidal de Ponzi. Celui-ci consiste à rémunérer les investissements des clients avec les fonds provenant des nouveaux adhérents. Communément appelés «avion ». La pyramide s’écroule généralement lorsque les sommes procurées par les nouveaux entrants dans le système n’arrivent plus à couvrir les promesses de rémunérations faites aux anciens clients. D’où l’alerte du ministère des Finances.
Du nom de son inventeur aux Etats Unis en 1920, la pyramide de Ponzi s’apparente à une escroquerie financière. Ces dernières années, ce type de produits financiers a prospéré au Cameroun. L’on peut citer MIDA, MEKIT INVEST, CHYMALL et LIYEPLIMAL. Tous évoluent dans l’illégalité en promettant des gains faramineux aux adhérents. Selon le Secrétaire général du ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa, le séminaire de restitution de ce jeudi avait pour objectif de sensibiliser les usagers à plus de vigilance. Car les activités liées à la cryptomonnaie ne sont pas encadrées par la réglementation en vigueur au Cameroun. Selon les statistiques fournies par le ministère des Finances sur la base de certaines études, l’on dénombre près de 900 000 utilisateurs de cryptomonnaie au Cameroun, soit 6,76% de la population active. Les montants investis varient entre 500 et 10 000 000 de Fcfa pour un montant moyen de 296 273 Fcfa. Quant aux tranches d’âge concernées, elles se situent entre 20 et 30 ans. En effet, 1872 individus utilisant les services de crypto-monnaie ont été approchés pour l’étude.
Propositions des experts
Les experts sont formels, « il faut assainir l’activité de crypto-monnaie au Cameroun avant qu’elle ne s’enlise dans les échanges financiers. Ainsi, ils suggèrent aux autorités compétentes de:
– saisir la Cosumaf afin de clarifier les termes « jetons numériques » et « actifs numériques »;
– organiser des concertations avec certaines banques afin de savoir un peu plus sur la nature de leur partenariat avec les acteurs de la crypto-monnaie;
– exhorter le ministère des Finances à sensibiliser le nouveau public sur les risques liés aux investissements dans les sociétés n’ayant pas d’agrément.
Participants
Pour l’heure, seuls deux pays dans le monde ont adopté la crypto-monnaie comme cours légal au niveau national. Il s’agit du Salvador et de la République centrafricaine.
@zra_dieudonne
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