
(Investir au Cameroun) – Au 31 mars 2023, la dette des entreprises et établissements publics au Cameroun est ressortie à 879 milliards de FCFA dont 41,6% libellé en monnaie locale et 58,4% en devises. Selon la caisse autonome d’amortissement (CAA) qui rend publiques ces données, le portefeuille de la dette extérieure a connu une hausse de 40,7 milliards de FCFA (+8,6%) par rapport à la même période en 2022.
Cette augmentation, explique la CAA, a été provoquée par les multiples variations à la baisse du taux de change de l’euro par rapport au dollar américain tout au long de l’année 2022, consécutivement à la guerre en Ukraine et la flambée des cours mondiaux du brut sur le marché international. Adossé à la monnaie européenne sur une parité fixe, le FCFA n’a pas échappé à cette dépréciation par rapport à sa devise de référence.
Selon la plateforme Xe.com, 1 dollar valait 675,656 FCFA en septembre 2022 contre 587,708 FCFA au mois de mars de la même année, soit une augmentation de 15%. Ce qui représente le niveau de change le plus élevé depuis au moins 10 ans, selon les données de la plateforme.
L’exposition de la dette des entreprises publiques du Cameroun au risque de change a davantage été perceptible sur la Société nationale de raffinage (Sonara) dont la dette extérieure a progressé de 11,4% sur un an, pour s’établir à 424,6 milliards de FCFA (soit 82,6% de l’encours global). En arrêt depuis mai 2019 en raison d’un incendie qui a ravagé une partie de ses installations, la raffinerie publique traîne une lourde ardoise auprès de ses fournisseurs étrangers et du secteur bancaire local. L’État qui en est le garant en dernier ressort a engagé des programmes de remboursement échelonnés sur une dizaine d’années avec toutes les catégories de créanciers.
Le reste du portefeuille des prêts extérieurs des entreprises publiques est détenu par Camair-Co (64,6 milliards), le Port autonome de Douala (12,56 milliards) et ADC (11,8 milliards).
Cédrick Jiongo
Lire aussi :