La question était au centre de nombreux débats entre écrivains, lecteurs et scientifiques au cours des échanges de ce 11 février 2023 à Marrakech au Maroc.
Le livre n’est pas prêt de mourir. Cette affirmation, plusieurs écrivains et autres passionnés la soutiennent. C’est le cas de Younes Ajarraï, le délégué général du festival du Livre Africain de Marrakech qui, au cours d’un échange avec la presse, a décliné des arguments pour soutenir son avis. « Le plaisir de tourner les pages, de décrypter les écritures, ça se transmet de génération en génération. Avec le Flam, nous avons pu montrer que la lecture, n’est pas seulement pour les vieux et que les jeunes ont soif de lecture ».
Pour Ousmane Traore, Historien et Chercheur sénégalais basé aux Etats-Unis, la pérennisation de la lecture par toutes les couches sociales, notamment chez les jeunes, passent prioritairement par l’éducation parentale.
« Les parents doivent s’assurer de ce que font leurs enfants et donc imposer des règles et bases solides au sujet de la lecture. Des heures de lecture à respecter dès le bas âge, limiter le temps passer devant les écrans. Eduquer simplement ses enfants au lieu de les confier aux autres. »
L’espoir est possible
Au centre culturel « Les écoles de Jemâa Afna » dirigé par le célèbre peintre et écrivain marocain, Mahi Binebine, la jeunesse est au centre des activités. L’accès à la bibliothèque, au théâtre, langues étrangères et autres activités culturelles est dans la plupart des cas gratuit. Ceci pour permettre à la jeunesse de grandir avec cet amour pour les arts et surtout pour la littérature. « Ce centre est le 5ème que nous mettons sur pied pour s’assurer du chemin éducatif que prennent nos enfants. Le manque de moyens financiers étant un frein, nous avons opté pour des accès gratuits et nous privilégions justement ces personnes démunies », affirme le président du comité d’organisation du Flam.
Jeunesse consciente
Ce 11 février 2023, alors que se célèbre au Cameroun, la 57ème fête de la jeunesse, des jeunes camerounais venus à la rencontre d’Ernis, une auteure camerounaise qu’ils suivent sur les réseaux sociaux, ont pris d’assaut l’espace foire au livre dédié.
Sur les étals de la « Petite Librairie », ils font des choix de lecture plutôt intéressants. « Moi, j’ai pris « Le commerce des allongés » de Alain Mabankou qui fait le tour du spiritisme, car le lien entre le monde réel et celui des esprits y est décrit. Je sens que je vais passer un bon moment », nous confie Armelle Eba’a, ingénieure informaticienne camerounaise de 22 ans basée à Casablanca.
Comme elle, Mohamed Alioum, un autre ingénieur camerounais résidant au Maroc est heureux d’avoir fait le déplacement du Flam. Car il a pu rencontrer des auteurs qu’il a lus et avec lesquels il a échangé et notamment sur leur style et plus. « C’est une opportunité pour connecter la jeunesse très présente sur les réseaux sociaux avec ces aînés-là, qui ont plus de sagesse et plus d’expérience», conclut Mohamed.
Jeanne Ngo Nlend
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