C’est à la 8e journée de sa 46ème session que l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a marqué un arrêt majeur sur la situation sociopolitique du Cameroun. En effet le 26 janvier 2021, la Commission politique de cet organe de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a mis en lumière les affres de la crise dans les régions à majorité anglophone du Cameroun. les parlementaire ont évoqué le fait que le pays soit en proie, depuis plusieurs années, à diverses menaces sécuritaires; dont Boko Haram à l’Extrême-Nord, la barbarie sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la crise des réfugiés ainsi que l’incursion des rebelles centrafricains à l’Est. Parlant de la crise anglophone, le régime Biya a toujours été charrié de prioriser les options militaires pour résoudre la crise. Du haut d’un bilan de plus de 3000 morts et des millions de déplacés, qui confirment l’inefficacité de cette démarche, les émissaires du régime en place invités pour se prononcer sur cette situation l’ont pourtant martelé sans la moindre gène.

Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Hilarion Etong, et le sénateur David Etame Massoma-du RDPC, le parti au pouvoir- ont vanté la riposte du gouvernement destinée à garantir la sécurité des citoyens en proie aux attaques sécessionnistes dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour l’honorable Hilarion Etong, «les forces de sécurité et de défense sont déployées pour assurer l’intégrité de notre territoire qui est menacée», assure-t-il. Pour assurer de la réussite de la stratégie il a ajouté que «les mesures politiques prises dans le sens de l’accélération du processus de décentralisation, notamment l’élection des conseillers régionaux le 6 décembre 2020. A ceci s’ajoute le statut spécial accordé au Nord-Ouest et au Sud-Ouest en considération de leurs spécificités». Des initiatives qui ne tirent profit qu’au gouvernement tant le Conseil régional en question est contrôlé en majorité (9/10 régions) par le RDPC de Paul Biya.
Les autres mesures prises soi-disant pour apaiser la crise souffrent d’une inefficacité légendaire. En effet, les multiples attaques et assassinats sur le terrain prouvent que le gouvernement ne se concerte qu’avec lui-même pour formuler ses propositions. Les écarts du régime Biya ont également été évoqués relativement aux multiples bavures infligées aux militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Plusieurs partisans de cette formation politique d’influence au Cameroun ont été interpellés arbitrairement par les forces de défense et de sécurité et ont subi des traitements inhumains selon plusieurs témoignages.
Maurice Kamto, le leader de la formation politique avait été séquestré dans sa résidence pendant un peu moins de 3 mois sans la moindre raison officielle. Plusieurs militants du MRC sont tenus depuis plusieurs mois et années (pour certains) en détention, dans des conditions déplorables. Hilarion Etong de rassurer que «toutes les mesures qui ont été prises par le gouvernement relèvent du maintien de l’ordre», lance-t-il sans doute avec beaucoup de honte parce que la formation politique n’a organisé jusque-là que des manifestations pacifiques, sans menace réelle à l’ordre publique.