8 responsables de l’Hôpital général de Yaoundé méditent leur sort depuis le 03 mai dernier au commissariat central numéro 1 de Yaoundé, pour des soupçons de détournement de derniers publics à travers la falsification de documents comptables et l’anti-datage des opérations via le logiciel Ginfocis utilisé par l’hôpital. Le préjudice financier subi par cette formation hospitalière, la plus grande du Cameroun, serait évalué à 110 millions FCFA en seulement trois mois. Le réseau ainsi démantelé est composé du responsable de la cellule informatique, du caissier principal, de trois caissiers secondaires et trois agents de facturation. « On s’est rendu compte que plusieurs patients disposaient de factures physiques. Ils avaient donc payé à la caisse, mais ces paiements n’apparaissaient pas dans le système qui est pourtant informatisé. Le directeur général qui a évidemment accès au système a procédé à des vérifications qui ont révélé une inadéquation entre les montants payés par les patients, lesquels apparaissent sur les factures physiques, les montants versés et les remboursements », confie un proche du Directeur général, le Pr Vincent de Paul Djientcheu.
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Selon le journal Mutations, la direction de cette formation hospitalière avait par ailleurs constaté « une multiplication de prestations dont on ne retrouvait aucune trace, alors que l’hôpital est depuis engagé dans le tout informatique. C’est le cas, par exemple, à la morgue où plusieurs corps régulièrement enregistrés à l’entrée ont été levés sans laisser de preuve que la facture avait été réglée ». La direction va alors diligenter une enquête interne à laquelle elle associera le commissariat du 18e arrondissement à Ngousso, dont les locaux sont situés juste en face de l’hôpital général.
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Le 28 avril 2023, le responsable de la cellule informatique et le caissier principal sont interpellés. Les différentes auditions et l’exploitation des téléphones portables des suspects vont très vite fournir aux enquêteurs des éléments de preuves accablants. Les suspects finissent par passer aux aveux et livrent les 6 autres complices qui sont interpellés et mis en garde à vue le 02 mai, à la suite d’une deuxième plainte du patron de l’hôpital. En effet, tous les mouvements frauduleux effectués dans le logiciel de comptabilité retracés par les experts informaticiens commis par le directeur général ont permis d’établir des détournements cumulés de 110 millions FCFA sur les trois derniers mois.
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Saisi par le top management de l’Hôpital général, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguele, aurait lui-même ordonné que tous les suspects soient transférés au commissariat central numéro 1 où ils font l’objet d’une garde-à-vue administrative depuis le 03 mai dernier. Après l’enquête préliminaire en cours, il ne fait pas de doute que ce dossier sera remis au corps spécialisé des officiers de police judiciaire du Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction créée en 2011 et qui connaît la plupart des affaires de détournements de deniers publics dont le préjudice financier est évalué à 50 millions Fcfa au moins.
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