La Gambienne Fatou Ben Souda vient d’être débarquée du poste de Procureur général de la Cours pénale internationale (CPI).
Elle sera remplacée par un ancien avocat des prisonniers de la crise Anglophone, le Britannique Karim Kahn. Il a été élu par 72 voix sur 122.
Me Karim Kahn avait effectué plusieurs déplacements au Cameroun en 2018 pour défendre les intérêts du journaliste Fontem Nebah et l’avocat Agbor Balla entre autres.
La Cour pénale internationale choisit Karim Khan, un avocat britannique, comme prochain procureur général
Un poste exposé, qui vaut à la titulaire actuelle, Fatou Bensouda, d’être sous sanctions américaines. Elle a mené des enquêtes controversées, notamment au sujet du conflit israélo-palestinien.
Karim Khan succédera le 16 juin à la procureure générale sortante de la Cour pénale internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda. Les pays membres ont élu, vendredi 12 février, cet avocat britannique de 50 ans comme prochain procureur général.
Il a été choisi face à trois autres candidats européens au deuxième tour de scrutin, remportant 72 voix sur les 122 exprimées. Spécialiste des droits humains, cet avocat a récemment dirigé une enquête spéciale des Nations unies (ONU) portant sur les crimes du groupe Etat islamique. Lors de cette enquête, il avait appelé à des procès semblables à celui qu’ont connu les dirigeants nazis à Nuremberg.
Karim Khan a été avocat de la défense dans de nombreuses affaires de la CPI, y compris pour le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saïf Al-Islam. Il a d’abord fait ses armes en droit international à l’ancien Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, où il a été conseiller juridique au bureau du procureur. Il est ensuite passé à la défense et a représenté le vice-président kényan William Ruto devant la CPI.
Ce Britannique a aussi été avocat de la défense de l’ex-président libérien Charles Taylor, devant un tribunal spécial pour la Sierra Leone, et avocat au Tribunal spécial pour le Liban, établi à La Haye, créé pour traduire en justice les assassins de l’ex-premier ministre libanais Rafic Hariri, en 2005.
Décider des suites de l’enquête sur les crimes en Afghanistan
Etablie à La Haye, la CPI compte au total 123 membres sur les 193 qui composent les Nations unies. Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, ou encore Israël, ne font pas partie de la CPI.
Elu pour un mandat de neuf ans, celui qui sera le troisième procureur de la Cour depuis la création de celle-ci, en 2002, aura en charge des dossiers volumineux et des affaires complexes, dans un tribunal dont la légitimité est en permanence remise en cause.
« Il y a beaucoup d’endroits dans le monde où la Cour pourrait agir », estime toutefois un ambassadeur, sous couvert d’anonymat. C’est « une institution jeune », et « nous n’avons pas besoin de moins, mais de plus [de justice internationale] », ajoute-t-il.
Les premières responsabilités du nouveau procureur consisteront à décider des prochaines étapes de l’enquête portant sur les crimes de guerre en Afghanistan et de celle, particulièrement controversée, qui concerne le conflit israélo-palestinien de 2014 à Gaza.
Un bilan mitigé pour Fatou Bensouda
L’an dernier, l’administration de l’ex-président républicain américain Donald Trump avait pris pour cible Fatou Bensouda et un autre haut responsable de la CPI, leur imposant des sanctions, notamment une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs, en raison d’une enquête sur des crimes de guerre américains présumés en Afghanistan.
Israël et les Etats-Unis se sont également fermement opposés à une autre enquête au sujet des crimes de guerre présumés par les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens. La semaine dernière, les juges de la CPI ont cependant déclaré la Cour compétente pour les faits survenus dans les territoires palestiniens occupés, ce qui ouvre la voie à une enquête pour crimes de guerre.
Mme Bensouda laisse derrière elle un bilan mitigé, même si, selon des spécialistes, elle a élargi la portée de la CPI. Sous sa direction, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a été innocenté de crimes contre l’humanité, tandis que l’ex-vice-président de la République démocratique du Congo Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel. Le Kényan Uhuru Kenyatta a également vu des accusations de crimes contre l’humanité abandonnées.
Mais Mme Bensouda a récemment obtenu des condamnations très médiatisées à l’encontre de Dominic Ongwen, un enfant soldat ougandais devenu commandant de l’Armée de résistance du Seigneur, et du chef de guerre congolais Bosco Ntaganda. La CPI est la seule cour permanente au monde en ce qui concerne les crimes de guerre. Elle a souvent été critiquée pour avoir essentiellement pris en charge des affaires de pays africains.
REF: www.camerounweb.com
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