
(Investir au Cameroun) – A fin 2019, la Banque camerounaise des PME (BC-PME) dénombrait 4 268 clients dans son portefeuille, constitué à 98% de PME et 2% de grandes entreprises, apprend-on de sources autorisées. Une analyse de la typologie des entreprises constituant le portefeuille de cette banque publique révèle une forte prédominance des entreprises des TIC & services et du BTP (65%).
Dans le détail, souligne la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), le secteur des TIC & services constitue la majeure partie du portefeuille (45%), contre 20% pour le BTP. Viennent ensuite l’agro-industrie (5%), les filières coton-textile puis forêt-bois, avec 2% du portefeuille chacune, contre 1% pour le secteur de l’énergie.
Selon les experts, cette typologie du portefeuille de la BC-PME est révélatrice des secteurs d’activités les plus dynamiques de l’économie camerounaise ces dernières années et même dans le futur. « La contribution du secteur du BTP à la formation du produit intérieur brut (PIB) au Cameroun a pratiquement doublé, passant de 2,77% à 5,3%. Le chiffre d’affaires des entreprises du secteur est passé de 569 milliards de FCFA en 2000 à 1030 milliards de FCFA en 2011 », souligne une étude du cabinet Acaexpertise.
Dans le même temps, soutient Sika, une entreprise suisse active dans la fabrication des produits d’étanchéité au Cameroun, le secteur de la construction et des travaux publics dans le pays connaîtra une croissance moyenne annuelle de 7,4% jusqu’en 2028 (progression de 8,4% pour la seule année 2019), faisant du pays le marché le plus dynamique du secteur du BTP en Afrique centrale et de l’Ouest.
Dans cette dynamique, le secteur des services n’est pas en reste. « Bien que son niveau de croissance soit au-dessous de la moyenne des trois secteurs, le secteur tertiaire, avec une contribution de 1,8 point à la croissance, demeure, le moteur de la croissance de l’économie au cours du trimestre », résume l’Institut national de la statistique dans son rapport sur les comptes nationaux au premier trimestre 2019.
Au demeurant, si elle tire un grand avantage de ces secteurs d’activités, en y recrutant la majorité de sa clientèle, la BC-PME est loin de satisfaire leurs attentes en matière d’accès aux financements, à cause de ses propres difficultés financières caractérisées par une perte sèche de plus de 1,5 milliard de FCFA en 2019. Pour la rendre plus performante, le gouvernement a initié une réorientation du modèle économique de cette banque publique, qui devrait désormais s’appesantir sur des financements indirects via des banques commerciales (fonds de garantie).
BRM
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