(Investir au Cameroun) – Titulaire de neuf permis d’exploration minière sur divers sites au Cameroun, la junior-minière britannique Oriole Resources a annoncé, le 2 février 2023, avoir découvert dans les régions de l’Adamaoua et du Littoral, la présence de pegmatite. Il s’agit, indique l’entreprise, d’un minerai abritant du lithium.
« Plusieurs unités de pegmatite contenant du lithium ont été identifiées, qui sous-tendent la source des anomalies de lithium dans le sol d’environ 9 km signalées au quatrième trimestre 2022. À Ndom (Littoral, NDLR), 64 échantillons d’éclats de roche ont été prélevés, 55 ciblant des veines de pegmatite jusqu’à 1,5 m de large. La cartographie et l’échantillonnage sont en cours à Gamboukou (Adamaoua, NDLR) », a précisé l’entreprise sur son compte Tweeter.
« Alors que le lithium n’était pas une cible initiale pour Oriole, les anomalies mises en évidence par les programmes précédents semblent être associées à des unités hôtes granitiques adaptées, et cela crée une opportunité de valeur ajoutée supplémentaire dans ce vaste ensemble de terrains », se satisfait Tim Livesey, PDG d’Oriole Resources.
Présenté comme un minerai stratégique pour la transition énergétique dans le monde, le lithium est l’un des composants principaux des batteries des smartphones et surtout des véhicules électriques. C’est le cas des batteries rechargeables sur les terminaux alimentés au solaire, contenues dans les bus électriques offerts il y a quelques années par le groupe Bolloré à l’Université de Yaoundé I, la mère des universités camerounaises.
Le casse-tête des financements et de l’exploitation
« L’agence internationale de l’énergie nous rappelle, dans un rapport publié l’année dernière (2021), que pour les besoins de la transition écologique, l’humanité va devoir consommer en 2040, quarante-deux fois plus de lithium qu’elle n’en consommait en 2020 », affirme par exemple Guillaume Pitron, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).
Mais, en dehors du secteur énergétique, les usages du lithium sont multiples. « En tant qu’alcalin, le lithium possède de nombreuses applications industrielles. Il est par exemple utilisé pour le lustrage des porcelaines. Dans les piles alcalines, on l’emploie comme additif pour allonger la durée de vie de la pile. Certaines formes de soudage l’emploient aussi, comme le soudage au laiton. Dans le domaine de la santé, le lithium est utilisé depuis longtemps dans le traitement des troubles bipolaires. C’est le traitement de référence avec lequel les autres thymorégulateurs sont comparés », apprend-on sur le site spécialisé futura-sciences.com.
Au regard de ce qui précède, la présence du lithium dans le sous-sol camerounais est une opportunité économique notable. Mais, à l’étape actuelle, cette découverte n’est qu’à l’étape embryonnaire. Il faudra d’abord, au bout de plusieurs années d’analyses en laboratoire et d’exploration supplémentaire sur le terrain, confirmer l’existence d’un gisement d’une certaine envergure, qui est surtout exploitable et économiquement rentable.
Ensuite, il va falloir trouver des partenaires et des financements pour passer à la phase d’exploitation. Or, au Cameroun, pays dans lequel l’exploitation minière ne contribue jusqu’ici qu’à à peine 1% du PIB, cette dernière étape n’est pas encore lancée pour de nombreux projets miniers en cours depuis des lustres.
Brice R. Mbodiam
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