
Au Cameroun, on estime à 600 000 tonnes, la quantité de déchets plastiques qui polluent la nature (lacs, cours d’eau, plein air, etc.). Ces chiffres ont été dévoilés par Hele Pierre, le ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable(Minepded), en marge de la journée mondiale de l’environnement tenue le 5 juin à Yaoundé. En effet, ces données sont la résultante de ce que les mesures entreprises par le gouvernement n’ont pas produit l’effet escompté jusque-là. C’est du moins, ce que sous-entend l’observation de Hele Pierre. « Nous avons une politique mise en place depuis 2011 qui consiste à éliminer par incinération 30%, à recycler 30% et à réduire 40% de la circulation. Mais nous constatons que ces actions sont insuffisantes », fait-il remarquer dans les colonnes de Cameroon Tribune.
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En relevant « l’incivisme, l’ignorance des populations» comme origine de la montée du fléau, le Minepded reconnait tout de même la nécessité d’explorer d’autres solutions complémentaires qui seraient plus fiables. Ainsi, d’après nos sources, on examine actuellement au sein de ce département ministériel, les possibilités de lancer la bourse des déchets qui est le principal instrument de l’économie circulaire mise sur pied depuis 2016 (l’économie circulaire stipule que les déchets des uns constituent les matières premières des autres, Ndlr). Il s’agira concrètement, d’une usine de transformation qui servira de matière première à d’autres usines. Le processus en lui-même va se dérouler en trois étapes: la collecte des déchets, la récupération et la réutilisation, apprend-t-on.
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Pour le reste, le Minepded, pointe un doigt accusateur sur la contrebande qui concourt à la prolifération des déchets plastiques. Ce, malgré la décision prise en 2013 par le gouvernement. « Sont formellement interdits sur l’étendue du territoire national la fabrication, la détention, la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité, ainsi que les granulés servant à leur fabrication », formulait pourtant Hele Pierre.
Dix années plus tard, l’habitude semble avoir la peau dure. Le fléau constitue de ce fait, l’un des principaux challenges des pouvoirs publics qui, pour le moment, se contentent des saisies effectuées par la douane en attendant d’éventuelles mesures (plus coriaces) en amont, lesquelles viendraient accélérer la lutte contre le phénomène.
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Pour mémoire, en 2020 ; 4 tonnes de plastiques non biodégradables ont été saisies à Douala et près d’une tonne à Maroua. En 2021, ce sont 42 tonnes qui ont été saisies dans la région du Nord ; pour ne citer que ces cas.
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